
Abeille de mes malheurs qui s'empare de mon bonheur, ouvrière impassible que le soir emporte lorsqu'elle transforme mes larmes en miel. Elles coulent, sucrées, sur mes joues blanches qui deviennent roses, et mes boucles couleur d'ambre les caressent doucement quand souffle le vent. La finesse n'est plus marquée au bout de mes doigts, privée de gourmandise lorsqu'elle virevolte ; prête à piquer mais ne le fait pas. L'attente ocre ronge ma peau, ses ailes effleurent le silence que je savoure sans innocence. Nuit. La pause indéterminée avant de reprendre l'abandon du miel d'or qui brûle sous ma propre écorce. Les « je t'aime » sont de vieux mensonges à présent, le creux trouant mon ventre leur laisse une saveur douce-amère. Les oiseaux chantent, un bout me manque. Un bout de moi, que j'abandonne sans m'émouvoir au fond du placard, fermé à double tour.

Far-Away-From-Home, Posté le vendredi 08 septembre 2017 05:36
J'aime beaucoup l'illustration (c'est super joli le flou derrière comme ça sur les photos de fleurs :))